« L’histoire? Eh bien, c’est l’histoire ou plutôt les histoires d’une personne… ou d’un personnage… ou plutôt d’un des personnages, d’un de mes personnages. Je dis personnage parce que je trouve que c’est plus concret qu’une personne. Personne c’est ambigu. Ça veut dire quelqu’un et ça veut dire personne. Alors que le personnage c’est le personnage, on ne remet pas en question la nature du personnage. Toc toc toc… y a quelqu’un? Y a personne! Quand on toque chez moi, c’est personne qui vient ouvrir, c’est tous mes personnages qui se demandent mais lequel va ouvrir? Vous me direz, c’est la même histoire pour tout le monde. Quelqu’un ou personne toque à la porte et on se demande toujours: mais qui va ouvrir? » Audrey Cavelius

Nous sommes les techniciens de nos rêves. Lorsque nous pensons, rêvons et imaginons des histoires seuls dans nos têtes, nous jouons tous les rôles, interprétons tous les personnages, créons les dialogues, posons le décor, l’ambiance, l’atmosphère et le contexte; nous créons tout cela en fonction de nos désirs, besoins, peurs, angoisses, frustrations, obsessions… Nous corrigeons le passé, préparons l’avenir, vivons les mille et une vies que nous ne pouvons pas vivre, réalisons toutes sortes de fantasmes… bref, nous mettons en scène, de manière plus ou moins consciente, nos états émotionnels à travers des rêves éveillés. Le rêve éveillé est cet état où dans la vie, nous voyons la réalité et la fiction se rencontrer et prendre corps, dans nos têtes, sous forme d’images, de sons, de scénarios. Nous évoluons à la fois dans le monde tel que nous le percevons – la réalité – et dans le monde tel que nous l’imaginons – la fiction.