Yan Duyvendak, Nicole Borgeat

7 minutes de terreur


Texte: Nicole Borgeat.

Compagnie: Cie Yan Duyvendak.

Interprétation:
Yan Duyvendak.

Scénographie: Thomas kôppel. Création lumière et assistanat à la mise en scène: Florian Leduc. Scénographie: Thomas Köppel. Consultation scénographique: Sylvie Kleiber. Régie générale: Gaël Grivet. Production et diffusion: Nataly Sugnaux Hernandez. Graphisme: Nicolas Robel.
Administration: Catherine Cuany. Communication: Ana-belen Torreblanca.
Production: Dreams Come True. Coproduction: bonlieu Scène nationale Annecy et La bâtie - Festival de Genève dans le cadre du projet PACT béneficiaire du FEDER avec le programme INTERREG IV A France-Suisse.

7 minutes, c’est le temps que la navette Curiosity a mis pour entrer dans l’atmosphère de Mars et se poser sur son sol. Les scientifiques les ont appelées les « 7 minutes de terreur », tant la prouesse technologique réalisée ce 6 août 2012, sans assistance humaine, était complexe et risquée.
L’équipe de la NASA ne reçoit les images de ce moment attendu, espéré et imaginé, que lorsque le signal a parcouru la distance de Mars jusqu’à la Terre, alors que la navette est déjà sur le sol martien depuis 14 minutes, en état de marche ou détruite. Dans la salle de contrôle, les scientifiques s’embrassent, se félicitent, se congratulent. Pétris d’émotion et de fierté, ils pleurent, regardant en direct un événement qui vient du passé.

Vertige du temps, de l’espace et des distances, qui résonne de mondes vierges et d’explorations, et qui pourtant fonctionne comme une entreprise de communication emblématique de notre monde d’aujourd’hui. Pas un moment qui n’échappe à la sagacité des caméras, alors que les scientifiques explosent de joie, jouant consciencieusement leur rôle, soudain gênés de ne pouvoir retenir de véritables larmes. Malgré cette écriture cinématographique où le suspense se dispute à l’émotion, malgré cette salle de contrôle qui semble sortir d’un film hollywoodien, malgré les tweets et les commentaires laissés sur Facebook, une certaine fascination opère. Quelque chose de l’âpreté de ce désert, quelque chose de la vastitude, quelque chose comme un renvoi à notre confinement et à notre finitude.
C’est par un dispositif théâtral, qui se déploie de manière inattendue et vertigineuse dans le temps et l’espace, qu’il va s’agir, comme ce robot fouillant le sol martien, de chercher la Vie, ou, à tout le moins, les traces d’une vie.